Focus sur la Fiat 500

Focus sur la Fiat 500

À partir du 30 janvier prochain, l’exposition sur le design organisée en marge du Festival Automobile International consacre une partie de son espace à un hommage à la Fiat 500. Gros plan sur cette icône.

La Fiat 500 a été conçue dans l’Italie populaire et bouillonnante des années 1950, l’Italie racontée

dans Le voleur de bicyclette ou Les Vitelloni. La nouvelle Fiat 500, « Nuova 500 » dans le texte, vit le jour en juillet 1957. Elle est d’abord présentée à Rome au président du Conseil des ministres, Adone Zoli qui a été nommé en mai 1957.

Aussitôt après, ce sont les Turinois qui ont les honneurs de la nouveauté. Turin, c’est la ville du Piémont qui vit u rythme de la Fiat depuis le tournant du XXe siècle. La Fiat 500 est beaucoup plus urbaine dans son esprit et ses attitudes que ne l’était la 500 des années 1930.

Petite et ronde, c’est une vraie citadine, éminemment sympathique ; elle symbolise la reconstruction de l’Italie et son urbanisation. Elle a le regard espiègle et mesure moins de trois mètres de long…

 

Consécration en 2017 pour la Fiat 500 qui entre au MoMA (Musée d’art moderne de New York) à l’occasion de son soixantième anniversaire. « La Fiat 500 est une icône qui a changé la façon dont

les voitures ont été dessinées et fabriquées en Italie », déclare Martino Sterli, conservateur du département «

architecture et design » lors de l’intronisation de la star turinoise.

À la tête du département du design avancé depuis 2001, Roberto Giolito était convaincu que l’image de la 500 pourrait susciter un élan de sympathie vers la vieille entreprise en difficulté. En 2003, il lança l’étude d’un projet qui devait être dévoilé lors du Salon de Genève 2004 sous le nom de « Trepiùno » (= trois plus un).

Le cahier des charges précisait qu’il ne s’agirait pas d’une

« réplique de la Fiat 500, mais d’une

interprétation moderne de la fameuse icône ».À cette époque, la tendance est aux évocations. La Mazda MX5 fait un tabac, la Volkswagen New Beetle séduit, les créations néoclassiques se multiplient à un rythme accéléré…

Comme son nom l’indique, la Trepiùno dispose de trois places : deux sièges à l’avant, un troisième derrière le conducteur (plus un quatrième, de secours, escamotable, placé derrière le passager). Sous son physique aux accents nostalgiques, on retrouve la verve de la Nuova 500 des années 1950. Les citations sont nombreuses, mais traitées avec modernité.

D’emblée, le projet séduit les observateurs, le grand public comme la presse. Flavio Manzoni, arrivé à la direction du centre de style Fiat en 2004, soutient le projet.

 

Il faut attendre février 2005 pour que le divorce soit prononcé, l’ami (!) américain préférant payer un gros dédommagement plutôt qu’acheter une société Fiat alourdie de pertes abyssales. N’ayant plus de comptes à rendre à la GM, la direction de Fiat donne le feu vert à la poursuite du projet. Le concept Trepiùno passe le relais au programme « 312 ». Le produit final doit être « stylé, pratique ; son propriétaire doit pouvoir se l’approprier ». Le style extérieur s’adapte pour satisfaire aux normes de sécurité et offrir une habitabilité plus généreuse.

La longueur passe de 3,30 à 3,50 mètres. Alors que la Trepiùno était construite sur la plate-forme mécanique d’une ancienne Punto, la 500 repose sur la base de la Panda. La silhouette générale est préservée avec sa forme pyramidale et les proportions évocatrices, mais le style se veut résolument contemporain, avec une ligne de ceinture dynamique, plongeant vers l’avant. La 500 est lancée en juillet 2007, cinquante ans pile après l’emblématique Nuova 500.