Focus sur la RENAULT EZ-ULTIMO

Focus sur la RENAULT EZ-ULTIMO

Avec le projet EZ-Ultimo, Renault renoue avec la tradition des créations futuristes que les Américains appelaient les « dream cars » dans les années 1950.

Au dernier Mondial de l’Automobile, les avis étaient partagés. Il y avait des visiteurs qui s’enthousiasmaient pour la vision prémonitoire de Renault et ceux qui étaient décontenancés par le futurisme de ses concept-cars.

Incontestablement, le projet EZ-Ultimo dérange les observateurs les plus conservateurs et les plus cartésiens et ce, quel que soit l’angle sous lequel on le regarde. On pense aux vaisseaux que Syd Mead imagina dans les années 1970, ce designer qui inventa des décors, des architectures, des véhicules et des costumes pour Star Trek, Aliens ou Blade Runner. On se souvient aussi du parti pris des designers qui, chez les « Big Three » – GM, Ford et Chrysler -, traduisaient l’opulence de l’Amérique.

EZ-Ultimo exploite en effet la face la plus utopiste des concept-cars. On le voit chaque année en parcourant l’exposition organisée à l’Hôtel des Invalides, en marge du Festival Automobile International : derrière le vocable « concept-car » se cache différents types de recherches. Il peut s’agir de simples prototypes qui annoncent de futurs modèles de série, proches de leur commercialisation. Ce peut être aussi des concept-cars plus éloignés de la réalité, mais qui donnent des pistes sur l’orientation du style d’une marque.

Enfin, il y a les purs « show-cars » qui sont les héritières des « dream cars » des années 1950. Ce sont les plus extrémistes des concept-cars. Résolument futuristes, ces études libres ne sont pas promises à une commercialisation, mais entièrement dévolues au rêve. La Renault EZ-Ultimo appartient à cette espèce.

Un parfum d’utopie

Le design extérieur évoque immanquablement les voitures de rêve que les designers américains imaginaient dans les années 1950 et 1960. EZ-Ultimo est extravagante, secrète, obscure, avec un volume monolithique, plat, traité dans une harmonie de couleurs et de matières inusitée.

 

 

 

 

 

 

La carrosserie de ce vaisseau interstellaire juxtapose une laque noire profonde, teintée de vert, et un ton champagne qui scintille au rythme de six-cents losanges argentés, traitées comme un miroir sans teint filtrant la vue vers l’intimité de l’intérieur.

Car c’est dans l’habitacle que se déploie la singularité de EZ-Ultimo. On entre dans le huis clos d’un boudoir feutré, tamisé et intemporel où trois personnes peuvent prendre place. Cet écrin ciselé dans le luxe et la volupté associe un mobilier en noyer, un bandeau en marbre guilloché et des moulures en Corian, un matériau synthétique créé par DuPont. Les sièges – la banquette et le fauteuil – jouent sur le mariage du velours et du cuir.

 

Le plancher est également traité en noyer, les lattes étant disposées en chevrons. Les concepteurs de cette ambiance expliquent qu’ils se sont inspirés de l’atmosphère des appartements du Paris haussmannien… Le futur rencontre le Second Empire…

 

 

Sur le plan technique, nous sommes en présence d’un engin bien sûr autonome, forcément électrique, et évidemment hyper-connecté. Renault appelle cela un « robot-véhicule » qui « symbolise l’idée du voyage privé et intimiste », qui représente « le carrosse des temps modernes » ou encore « un exercice exploratoire sur la mobilité partagée de demain, vue du côté émotionnel ».

 

Serge Bellu