Gros plan sur Ian Callum, Bilan d’une carrière

Gros plan sur Ian Callum, Bilan d’une carrière

En 1999, Jaguar est frappée par la disparition soudaine de Geoff Lawson, un personnage éminemment sympathique, jovial et talentueux qui en tant que responsable du design avait assuré chez le vieux constructeur britannique la transition entre l’ère classique et l’arrivée dans le troisième millénaire.

Pour lui succéder, la direction de Jaguar fit appel à Ian Callum, un designer écossais qui était alors âgé de quarante-cinq ans.

Né en 1954, Ian Callum est diplômé du Royal College of Art de Londres. Il a démarré sa carrière chez Ford en 1979. Or à cette époque, le groupe américain commence son expansion et augmente son prestige en faisant l’acquisition de nouveaux labels. En août 1970, Ford Motor Co annonçait qu’elle rachetait à Rowan Industries 84 % des parts de Ghia, Vignale et De Tomaso. Trois ans plus tard, Ford récupérait le reliquat des actions et créait la filiale Ghia Operations.

Après deux années passées en Italie, de 1988 à 1990, Ian Callum partit chez TWR, une entreprise qui avait été créée par Tom Walkinshaw et qui était chargée de divers projets pour le groupe Ford. TWR se vit notamment confier l’étude et le développement de l’Aston Martin DB 7 qui devait apparaître en 1993. Or Aston martin appartenait à Ford depuis 1987. C’est Ian Callum qui assura l’étude de style de ce modèle qui représenta un jalon décisif dans l’évolution d’Aston Martin.

Quand il arrive chez Jaguar, en 1999, Ian Callum a pour mission de renouveler le style de la marque sans trahir son patrimoine. Sur les modèles de production, il procède avec tact pour assurer la modernisation de l’image de Jaguar. Le vrai renouveau est symbolisé par la XK qui sort en 2006. Beaucoup de contraintes lui étaient imposées par une direction prudente : dans la continuité de la XK8, il ne fallait pas s’éloigner des canons de la marque fixée dans les années 1960 par la E-Type.

Mais il ne fallait pas pousser longtemps Ian Callum pour lui faire avouer son désir de changement. Selon lui, une Jaguar devait exprimer la modernité, illustrer une forme de singularité comme le firent en leur temps la E-Type, la Mark II ou la XJ 6. En définissant la cinquième génération de la XJ, appelée à apparaître en septembre 2009, Ian Callum a voulu couper les ponts avec une hérédité trop pesante et trop systématique. Le style de la nouvelle XJ marqua une rupture significative avec sa devancière avec sa ligne bicorps et sa poupe fuyante. Malheureusement, cette orientation radicale a été sanctionnée par un accueil du public resté tiède.

Pour les berlines suivantes, Ian Callum s’est contenu dans une attitude plus conservatrice et plus consensuelle. En revanche, pour le petit SUV électrique, le i-Pace, Jaguar a cultivé la fibre de la différence.

 

En cette fin d’année, Jaguar dévoile la nouvelle mouture de la F-Type, la sportive proposée en coupé et en roadster. Moyennant des modifications mineures, la F-Type lancée en octobre 2012 s’est métamorphosée. L’essentiel des retouches portent sur le changement des optiques et la retouche des boucliers. Le corps de la carrosserie ne change pas et c’est tant mieux car les volumes de la F-Type sont remarquables et sa ligne générale n’a pas pris une ride.

 

 

Ian Callum a pris sa retraite en juillet 2019 et confier les clés du studio à son fidèle lieutenant Julian Thomson.
Avec une réussite comme la nouvelle F-Type, vous pouvez vous retirer la tête haute Mr Callum.